L’adjoint chargé de la sécurité à Orléans réclame une procédure de résiliation du bail du logement de familles qu’il accuse d’être à l’origine des récents incidents à l’Argonne.
La menace de l'expulsion locative est brandie par la mairie à l'encontre des quelques familles dont les enfants sont les responsables présumés des troubles causés ces dernières semaines dans le quartier de l'Argonne (lire par ailleurs). « On a sur ce microsecteur, rues Berlioz et Couperin, trois ou quatre familles bien identifiées depuis plus d'un an par les voisins, les polices municipale et nationale, qui posent problème », énonce Florent Montillot, qui a décidé de mettre en 'uvre « deux actions au civil : le remboursement des vitres brisées de la mairie et, avec l'office public de l'habitat (OPH), une procédure de résiliation de bail. »
L'élu mise sur la procédure pénale engagée contre quatre jeunes soupçonnés de violences sur les forces de l'ordre pour étoffer l'action civile contre leurs familles. La demande d'expulsion devant être remise au juge d'instance par l'OPH.
« Un dossier étoffé » Une mesure à valeur d'exemple, mais qui, hier, n'avait pas encore été enclenchée. « L'OPH n'a, à ce jour, pas été saisi de demande d'expulsion par la ville d'Orléans, précise Jérémy Benoît des Résidences de l'Orléanais. « Il s'agit d'un trouble sur la voie publique, même si on en subit les conséquences. Il faut arriver devant le juge avec un dossier étoffé, prouver la répétition des nuisances leur durée et leur origine », complète le directeur du patrimoine, qui confirme pourtant que des cas semblables ont déjà abouti devant le tribunal.
Longue à mettre en 'uvre, cette solution fait débat. « Le droit à la tranquillité et à la sécurité des personnes et des biens, c'est très important. Mais l'expulsion d'une famille qui sème le trouble, c'est reporter le problème ailleurs », déplore Michel Ricoud, président de la CNL et élu communiste. Un point de vue partagé par la conseillère générale socialiste de l'Argonne, Micheline Prahecq, pour qui le suivi social reste essentiel.
Dans les années 1990, le quartier de La Source était confronté à cette même problématique. Si la question de déplacer des familles avait été abordée, Marie-Madeleine Mialot (PS), alors adjointe aux affaires sociales, plaidait pour « retirer ces enfants de ces quartiers et les placer dans des établissements spécialisés ». Un débat lui aussi d'actualité.
Aurore Malval